El hadji Maodo Malick Sy est né vers 1855 dans le petit village de Dawfal, dans la périphérie de Gaya de l’ancien royaume de Djollof. L’enfant de Ousmane Sy et de Faowad Wellé sera tôt prisé par la ferveur religieuse. A l’age de 6 ans il commence à décortiquer les premiers alphabets de l’arabe et les premiers versets du Coran. Etant jeune il fera la cour des grands maîtres religieux et spirituels du Djollof. A l’âge de 18ans il dévore toute la littérature des 114 sourates du Saint Coran. Avide de savoir, de science et de connaissance, le Jeune Maodo Malick perfectionnera sa formation auprès de la haute érudition du Djollof, de Baol et du Cayor et même étrangère. C’est ainsi qu’il acquit de bases solides en grammaire, en littérature et en droit. Son passage dans les différentes écoles religieuses est couronné partout de succès étincelant au point d’impressionner et de ravir la vedette à ses maîtres. Mais il resta toujours discret et humble. En 30 ans, sa formation est achevée. Il sait lire, écrire, déchiffrer comprendre et enseigner les enseignements du Saint Coran. Bref c’est un saint à devenir. Il est en pleine phase de croissance religieuse et spirituelle. C’st ainsi qu’il reçut le Wird Tijane en 1873, c'est-à-dire à l’âge de 18ans auprès de son oncle maternel Ma Yoro Wade, événement important pour le jeune Maodo Malick Faowad Sy parce que cette prise de Wird est un moment de raffermir ses liens avec le fondateur de la Tijania qui est Cheikh Ahmed Tijane Chérif et de consolider sa science religieuse. En 1889, en bon musulman, il se rendit à la Mecque à marche. Du haut temple de l’Islam il réaffirma son attachement, son dévouement et son allégeance au prophète de l’Islam, il plaida pour la cause d’un Islam vaste. C’est ainsi qu’il fonda sa première université populaire à Saint-Louis. De cette université sortiront la première promotion du Cheikh Maodo Malick Sy. Mais cela n’est qu’une étape dans sa construction générationnelle d’une nouvelle élite. Toujours dans son noble choix de répandre l’Islam dans tout le Sénégal, il s’installa à Tivaouane dans le Cayor en 1902. Tivaouane marque une étape importante dans l’hégire du Cheikh, c’est ici qu’il va installer définitivement son quartier Général et jeter les bases d’une Tijania expansionniste. Il y créera sa plus grande université populaire et une grande Zawiya (mosquée). Ici à Tivaouane, viendront des jeunes venus de l’intérieur du Sénégal pour apprendre le Saint Coran et acquérir de connaissance. L’université à l’image de son recteur El Hadji Malick Sy disposait d’un corps professoral dynamique dont leur compétence et leur expertise en matière linguistique, grammaticale, scientifique et théologique n’étaient plus à démontrer. Ceux qui sont sortis dans l’académie auront la mission de transmettre les enseignements du Cheikh dans leur localité, ce sont les Muqqadam. Pour les accompagner dans leur mission El Hadji Maodo Malick Sy construira dans ses localités et tout le Sénégal des mosquées. Il fut même le bâtisseur des mosquées. Ces mosquées sont non seulement un lieu prière mais un lieu d’enseignement. C’est ainsi qu’il créa la Grande Zawiya de Dakar au cœur de Plateau. Ces mosquées furent un cercle de prière, de rencontre, de débat entre lui et les populations locales. C’est ainsi toutes les grandes villes seront interconnectées avec la grande Zawiya de Tivaouane qui est l’académie nationale de la Tijania ET Tivaouane sera vite connecté aux grandes villes saintes de l’Islam.
Il en fera pareil avec les villages. Toujours dans sa quête de savoir et de solitude religieuse, il créa le village de Diacksao, un village calme dont la démographie est presque inexistante. Village petit mais grand dans la pensée religieuse. Par sa pensée et son action Diacksao se fortifia religieusement et devint est son refuge spirituel, son moment de communion avec Dieu et son prophète. El Hadji Malick Sy vouait une estime et un attachement sans faille au prophète Mohamed. Durant toute sa vie il s’est livré à une investigation sérieuse sans faille, et sans répit sur le parcours du sceau des prophètes. Exégète confirmé, Mame Maodo, a une connaissance parfaite sur le prophète, sur ses traits dévoilés ou cachés. C’est cette proximité avec le prophète qui lui élève au rang supérieur du « grand maître de l’Islam ». Universitaire chevronné, il fournit une production littéraire exhaustive dont les œuvres les connues furent : « Khilaazaab », « Nouniya », « Mimiya » etc. Cette littérature est consacrée p en grande partie sur la vie et l'oeuvre du prophète Mohamed (PSBL). Il lui rendit un vibrant hommage en lui témoignant un amour, une sympathie et un respect par ses termes : « Il n'existe aucune action que je puisse faire pour toi si ce n'est t'aimer, te célébrer et te suivre ». Voilà le credo que Mame El hadji Malick Sy s'était fixé sur terre. Adorer Dieu, et suivre les enseignements du Prophète Mohamed (PSBL). Toujours dans sa quête de rencontrer DIEU et de son prophète, il délivre le « Tayssir », véritable oeuvre de synthèse. C'est dans ce livre saint qu'il révélera ses véritables talents et de capacité de poète. Dans la finesse de l'art et de la poésie, dans l’élégance du vocabulaire, dans l'éloquence de la rhétorique et de la dialectique, il magnifia la grandeur de l'unicité de Dieu et les bienfaits de son Elu, le Prophète (PSBL). Le Tayssir est un des livres référence du Cheikh, parce qu'il est à la fois un oeuvre de prière, de chants et de poésie. En véritable fidèle musulman, il célébra pour la première fois dans le monde le Mawloud consacrant l’anniversaire de naissance du Prophète. C'est lui l'initiateur et le concepteur du Gamou. C'était une manière pour lui avec les fidèles musulmans de revisiter l’œuvre du Prophète et de célébrer sa grandeur et ses bienfaits du Prophète. Il a lié son nom au Mawloud. Et aujourd'hui si les musulmans Sénégalais célèbre à chaque année le Mawloud c'est grâce à lui, ils lui doivent beaucoup. Pour apporter sa pierre à la grande construction de l'édifice Tijania, il introduisit auprès du Wird le Wazifa. Il rendit obligatoire cette pratique à tout fidèle Tijane. Cet homme El Hadji Malick Sy a une vie religieuse riche. Il s’est consacré exclusivement à Dieu et à son Prophète tout en apportant sa pierre à la construction des sociétés islamiques. Il fut un grand édifice religieux
ADAMA DIOUF