Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, la légende
Œuvre et parcours d’un combattant de l’Islam
Introduction
Pour les uns c’était leur guide spirituel, pour les autres c’était leur référence, leur adoré, et pour tout le monde c’était leur Mame (papi). Mame comme l’était Mame Abdou devient rare. De par sa sagesse, son savoir, sa piété, se greffe une bonté démesurée et sans faille, d’ailleurs c’est à cause de cette valeur cardinale qu’il fut appelé communément sous le vocable de « Dabakh » (il est généreux).
Homme de Dieu, homme de foi ; homme de valeur, homme de cœur. Les qualificatifs ne manquaient pas pour magnifier la présence affective, religieuse et sociale de cet homme sur terre. Autant de qualité et de valeur que la mort ne pourra jamais gommer. Donc aujourd’hui, après neufs ans (14 septembre1997-14 septembre 2006) d’absence parmi nous, la réminiscence à cette figure emblématique de l’Islam s’impose.
PORTRAITC’est ici à Fass Boye qu’il mènera sa vie de Talibé d’apprentissage et de persévérance. Son maître Ady Touré, fut un grand disciple de son père et un pur produit de l’université populaire de Tivaouane. Celui-ci l’apprendra le Coran, le savoir faire et le savoir être. Il lui restituera toutes les qualités spirituelle et morales que détenait son père. Sérigne Ady Touré lui fera vivre aussi l’épreuve, l’épreuve dans l’endurance, l’épreuve dans la foi et l’épreuve dans la vie sociale. Rigoureux et ferme tel un bon maître, il l’éduquera selon les dogmes de l’Islam. En bon Talibé, le jeune Abdou sera soumis, fidèle, docile et respectueux à l’égard de son maître. Il faisait tout ce qu’il lui disait sans murmure ni hésitation. Tellement que le maître fut dur et rigoureux avec lui que certains proches de la famille Sy sont allés voir Mame Maodo Malick Sy pour lui dire que son fils vivait la misère chez Sérigne Ady Touré. En bon père, et bon musulman Mame Maodo ne réagira jamais dans la précipitation. Patient et prudent, il réagira avec sagesse et élégance. Il demanda au jeune Abdou Aziz qu’il paraît qu’on te mène la vie dure à Fass Boy. Etonné, Mame Abdou répondit aussi à son père avec sagesse, élégance et réalisme : « Celui qui n’est pas sérieux, honnête et religieux ne pourra jamais vivre avec Sérigne Ady Touré ». Le débat est vite tranché et vite clos, Mame Abdou accepte sa vie à Fass Boye. Ce n’est pas une vie d’enfer, c’est une vie de Talibé, une vie d’un homme de DIEU à devenir. C’était uniquement une épreuve, une éducation, un apprentissage qui nécessitent sérieux et rigueur. Parce que pour apprendre Dieu et le connaître, il faut se donner à fond. Connaître Dieu c’est une épreuve, être un bon Musulman c’est une épreuve. C’est ça que Sérigne Ady Touré a voulu faire comprendre au jeune Abdou AZIZ Sy et celui là l’a bien compris. Voilà ce qui justifie la rigueur et l’austérité de Ady Touré à l’égard de lui. Revenons sur la réponse de Mame Abdou à son père. Il est vrai que sa vie à Fass Boye était dure, pas parce qu’il était maltraité. Ady Touré ne le maltraitera jamais parce qu’il est un homme de bien, de cœur et de grande foi). Il le mettait seulement, au défi de l’épreuve et de l’endurance Un bon Talibé à une vie particulière, une vie qui se détache des biens, des matériels, des jeux et des amusements de ce monde d’ici bas. L’enseignement islamique ne rime pas avec complaisance. Mame Abdou avait compris tout ça et avait accepté cette vie rigoureuse qu’il menait à Fass Boye. Mais lui, non. Par cette réponse, il semble dire à son père, laissez moi avec Serigne Ady Touré, il ne fait que m’apprendre le Coran et comment être un bon musulman. Ce qu’il me fait, ce qu’il me dit me plaît parce que je veux être un homme de grande foi, mais aussi un homme rigoureux.
Donc de par ses différents exemples nous concluons que Fass Boye fut non seulement pour Mame Abdou une vie d’éducation mais aussi une étape à la préparation des futurs défis à relever aussi bien dans la vie religieuse que sociale. Ce n’était pas seulement un voyage initiatique mais un test de rude épreuve dont le résultat fut le couronnement de Mame Abdou comme Calife général des fidèles musulmans Tijanes en mars 1957. C’est cette éducation qu’il avait reçue de ce sage qui l’avait marquée et qui s’était reproduite profondément dans ses actes, ses démarches et ses paroles. Il était un chevronné, ayant une parfaite maîtrise du coran et de la vie du prophète. A bas âge il pouvait lire le coran, le commenter et l’analyser sans faille. Plus étonnant, il pouvait parler et communiquer l’arabe plus que les arabes même. C’est pourquoi lors d’un de ses voyages qu’il avait effectués au Maroc, il organisa une conférence devant un parterre de musulmans et Oulémas arabes. Pendant de bonnes heures, il tint en haleine l’assistance venue l’écouter. Celle –ci avait un regard suspendue sur lui grâce à la manière dont il maniait la langue arabe. Elle n’en revenait. A la fin, certains membres de l’assistance, lui disait « que vous n’êtes pas sénégalais, vous êtes marocain ». Mame Abdou est un homme de grande reconnaissance. Il sait que Serigne Ady Touré l’a beaucoup apporté dans la vie religieuse et sociale, c’est pourquoi il l’a toujours remercié et cité comme exemple à chaque fois qu’il rencontrait les fidèles.L’Une des qualités de Mame Abdou fut aussi son sourire, qui donnait de l’éclat à son visage. Ce sourire était sincère, accueillant, amical et cordial. (N’est ce pas une des qualités majeures du Prophète Mohamed PSL fut son sourire ?) C’est ce sourire qui faisait qu’il était aimé par les hommes, par les jeunes, par les musulmans et non musulmans. C’est ce sourire qui faisait que toute personne en difficulté allait le voir en espérant de trouver son problème résolu. C’est ce sourire aussi qui faisait qu’il a été respecté et admiré par tout le monde, sans exception. Son sourire faisait son charme. Ce sourire fut accompagné par une gentillesse sans limite et sans mesure. Mame Abdou se considérait comme esclave de Dieu, un soumis mais aussi esclave des fidèles musulmans. Il était exclusivement au service de ceux-ci. Il suffisait qu’on lui demande de service, il ne se donnait pas du temps pour l’exécuter. Tellement qu’il était gentil que lors de son Califat, il est appelé communément « DABAKH » (le généreux). Mame Abdou est né avec ces caractères. A vrai dire, c’était un homme de Dieu. Un homme qui avait un seul modèle le prophète, une seule référence le prophète, une seule idole le prophète. C’était aussi une chance pour un jeune de son âge d’être accepté par les érudits du Coran. Mais force est d’affirmé que si Mame Abdou a pratiqué ses sages c’est pas seulement à cause de la largesse de ceux- ci mais cela dépend en grande partie de son comportement vertueux et respectueux. Il était un garçon généreux, poli, éduqué donc il pouvait s’entretenir avec ses sages. A-t-on l’habitude de dire en pays Wolof : « un jeune qui a les mains propres peut partager le repas avec les adultes », pour dire tout simplement, un enfant poli, peut fréquenter les adultes et discuter avec eux. Donc sa présence sous l’ombre de ses monuments de l’Islam fut pour lui un tremplin pour gravir des échelons.
Vers une ascendance religieuse
Les années d’apprentissage sont finies pour Mame Abdou. Il est bien éduqué, bien instruit et bien préparé à assumer de hautes responsabilités religieuses. Vient l’heure de mettre en pratique ce qu’il avait appris de l’école de son père et de ses différents contacts avec certaines têtes de pont de l’Islam.
En bon musulman il décide d’accomplir une recommandation religieuse. C’est ainsi en 1947, il entreprit son premier pèlerinage à la Mecque, La Sainte, bastion et berceau de l’Islam où repose le vénéré, le Bien Aimé Mohamed PSL. De par ce pèlerinage Mame Abdou, s’enrichit non seulement de titre d’ El hadji, mais de connaissances, il visita le tombeau du prophète et rencontra de grands dignitaires de monde musulmans. Ce pèlerinage lui permit d’étendre ses connaissances et de tisser des relations. Avec ce voyage vers les lieux saints de l’Islam, Mame Abdou fut rempli de joie et de piété parce qu’il venait d’accomplir le seul plier de l’Islam qui le restait à faire. Ce pèlerinage lui propulsera au devant de la scène. Son frère Seydi Ababacar Sy lui fera confiance et lui confiera certaines tâches. C’est ainsi qu’en 1949, il partira en mission à FEZ sous demande de son frère Ababacar Sy, Calife des Tijanes à l’époque. Bakary Samb juge cette visite officielle de « mémorable ». Selon toujours Bakary Samb, il sera choisit par sa famille, lui et Thierno Seydou Nourou Tall pour aller accueillir le roi Mohamed 5 du Maroc à l’aéroport international de Dakar Yoff.
Donc de par ses deux événements majeurs on comprend le rôle que Mame Abdou pouvait jouer dans l’Islam au Sénégal et en Afrique.
Son voyage au Maroc lui permettra de se connaître dans le monde Maghreb et de se faire respecter par le royaume chérifien mais surtout d’étendre ses connaissances. Il paraît son discours devant les petits fils du prophète fut, éloquent et cohérent, remarquable et pédagogique. Avec un arabe clair, limpide et sans faute et des références au Saint Coran Mame Abdou déclenchera l’hystérie collective et charma le royaume chérifien.
Mame Abdou ne s’arrêtera pas seulement sur le Maghreb, il tissera de bonnes relations avec les chefs religieux de la sous région principalement avec la famille chérifienne de NIMZAT basée en Mauritanie.
Bonnes relations avec les chefs religieux du pays, de la sous région et du monde arabe, son ascension religieuse ne pouvait qu’être fulgurante. De par son comportement et rôle d’ambassadeur de la famille Sy, certains le voyaient comme futur Calife. Ils ne se sont pas trompés parce qu’en 1957, Mame Abdou est couronné Calife Général des Tijanes suite à la disparition de Serigne ABabacar Sy. Cette accession au trône suprême de la TIJJANIA récompense un dur travail religieux , une rude épreuve spirituelle, sociale et une quête de savoir islamique d’un combattant de DIEU, d’un homme qui a sacrifié sa jeunesse au service de DIEU, de son prophète et de la Nation Islamique.
Une fois à la tête de la TIJJANIA de Tivaouane, Mame Abdou installera son quartier spirituel à Diacksao, très petit village créé par son père et situé à quelques encablures de Tivaouane. Tivaouane resta toujours son QG (quartier général). En effet Diacksao, occupera une place et une stratégie importante dans son Califat. Diacksao devint son lieu de retrait spirituel, son lieu de méditation, de recherches spirituelles mais de fortes prières. En d’autres termes son lieu d’être avec Dieu et son prophète.
Une fine analyse de l’ensemble de tout cela nous permet de constater que le Calife est né à Tivaouane, il va à Fass Boye pour apprendre, et à Diacksao pou méditer. En d’autres termes, c’est Tivaouane qui a été son lieu de naissance, c’est Fass Boye qui a été son lieu d’apprentissage et c’est Diacksao qui a été son lieu de méditation.
Donc c’est dans ce triangle géographique rurale que Mame Abdou bâtira sa vie religieuse. Le marabout ne s’enfermera pas autour de ce triangle, il l’élargira pour aller à la rencontre des fidèles et du peuple. C’est pourquoi il ajoutera un autre angle à ce triangle en faisant Dakar sa quatrième résidence. Donc du triangle périphérique, Tivaouane-Fass Boye-Diacksao, on entre au carré Tivaouane-Fass Boye-Diacksao-Dakar.
Dakar est différent des trois localités, c’est une ville urbaine.
Dakar ne sera pas pour lui un lieu de repos ou de goûter aux délices de la belle ville capitale. Loin de là, il a choisi Dakar pour faire passer son message. Dakar était en quelque sorte pour lui, un lieu de rencontre et de débats avec les fidèles mais surtout un lieu de transmettre son discours. Le choix de Dakar relève de pure stratégie adoptée par le Calife. Dakar est la capitale du Sénégal, il a le poids démographique le plus important. De ce fait, il abrite beaucoup de fidèles musulmans. C’est un lieu de rencontre et de dispersion c’est le lieu de la haute technologie sénégalaise ou se sont concentrés, des supports médiatiques (presse, Radios et TV). Ces moyens de communication serviront de réceptacle à son discours. C’est aussi à Dakar que se trouve une des plus grande ZAWIYA de El hadji Maodo Malick SY : « la ZAWIYA DE ELHADJI MALICK SY). Cette ZAWIYA est implantée au cœur de Dakar Plateau, côtoyant des bâtiments administratifs, d’affaires et commerciaux attirant une grande population des régions venue à la recherche de travail. Donc c’est un bon lieu pour se faire écouter et entendre, bref pour faire passer un message. Voilà les raisons du choix de Dakar dans sa stratégie. La majeure partie de ses rencontres avec les fidèles se faisait à cette Zawiya.
Dakar c’est aussi le lieu des problèmes majeurs et des dépravations des mœurs : délinquance juvénile, prostitution, l’adultère, l’alcool, bref si j’ose dire « c’est facile de se dévier à Dakar » La vie à Dakar est polluée par ses tares qui constituaient un handicap sérieux à devenir un « bon citoyen » et un « bon fidèle musulman ». Donc c’était au marabout de s’attaquer publiquement à ces vices par le biais des enseignements du Coran.
Voilà ce qui explique le choix de Dakar.
Donc à travers ce carré géographique, se dessine le schéma « architecturo-religieux » du marabout.
En résumé, Tivaouane fut son berceau, Fass Boy son école d’apprentissage, Diacksao son lieu de méditation et de pensée et Dakar le lieu de divulgation de son message.
Le Calife et les autres confréries religieuses
’’Si tu serres la main à quelqu’un qu’il te demande de quelle confrérie, appartiens tu, ne lui accorde même pas beaucoup de temps, et sache que celui là n’est pas ton ami, car Satan est déjà là.’’ Ceci est un enseignement de son père et que Mame Abdou aimait rappeler aux fidèles Tijanes. Avec ce rappel on peut imaginer comment sera la nature des relations qu’il entretenait avec les autres familles religieuses et confrériques. Ses relations avec celles-ci furent exaltantes.
A chaque fois qu’il élevait sa voix pour parler aux fidèles, il commençait à saluer tous les chefs religieux musulmans en citant leur nom. Il n’oubliait personne.
Jamais il élevait sa famille ou sa confrérie au détriment des autres. Par respect et par modestie, il se défendait de toute paroles ou acte conduisant à la polémique et à la désunion entre les fidèles musulmans. C’est pourquoi il avait un grand respect au Mouridisme. Autant qu’il en pouvait dire du bien sur le Tijanisme, c’est autant aussi qu’il en pouvait faire avec le mouridisme. Autant qu’il en pouvait rappeler les bienfaits et enseignements d’ Elhaji Malick, autant aussi qu’il en pouvait faire pareille avec ceux de Mame Cheikh Amadou Bamba, le fondateur du Mouridisme.
Le Calife refusait même de parler les œuvres de son père devant l’assistance. Jamais il ne disait qu « mon père a fait ». Il disait toujours que « Dieu a dit ou a fait », « son prophète Mohamed a dit ou fait. » Pourtant rien ne l’empêchait de raconter les œuvres de son père. Mais la modestie qui l’habitait, l’éducation qu’il avait reçue et le respect à ses fidèles ne lui permettaient pas de tenir de tel discours qu’il jugeait hautain et flatteur.
Certains pensent que la Tijania et le mouridisme sont en vive compétition et concurrence. Certains même vont jusqu’à dire ses deux confréries sont des sœurs ennemies. Mame Abdou a apporté un démenti à ceux-ci. Il a démontré que ces deux confréries sont deux sœurs jumelles parce que Elhaji Malick Sy est parent proche de Cheikh Amadou Bamba, ils sont des frères.
Pape Makhtar Kébé, son Secrétaire nous rapporte que le jeune Mame Abdou était envoyé par Ababacar Sy Pour lui représenter à une rencontre avec les autorités coloniales de Saint Louis. A cette même rencontre était présent le Calife général des Mouride. Comme Mame Abdou était arrivé au lieu plutôt que le Calife, il avait occupé une place et le Calife n’avait pas ou s’asseoir. Ce qui n’a pas gêné les autorités coloniales. Mame Abdou voyant le Calife debout, l’interpella et lui offrit sa place. Le Marabout par respect au jeune Mame Abdou refusa de lui prendre sa place. , Mame Abdou insista fortement et poliment et le Calife finit par accepter. Mame Abdou lui dira, « en vous voyant ici, c’est comme l’ombre de Serigne Ababacar que je voyais. J’en fais pas une distinction entre vous deux, je vous voue un respect égal.
Quel respect ! Quelle considération ! du jeune marabout à l’égard du Calife des Mourides. Cet acte est louable et seul suffit pour faire taire à ceux qui pensent que Tivaouane et en mal termes avec Touba.
Un autre exemple plus saisissant et témoignant de sa considération à l’égard du Mouridisme, fut sa visite à la ville sainte de Touba. Un vendredi, Mame Abdou est allé rendre visite à Cheikh Khadre Mbacké le Calife général des mourides à l’époque. En voulant rentrer le Calife le retient. Il passa toute la journée à Touba avec lui. Et Comme on est un vendredi, jour de prière de rassemblement. Mame Abdou accepta de prier avec le Calife, celui-ci dirigea la prière et Mame Abdou resta derrière lui. Cette visite a fait courir beaucoup de mensonges que je reviendrai tout à l’heure. Mais plutôt saluons le courage et la sagesse du Calife des Tijanes qui acceptent qu’un calife d’une autre famille confrérique le dirige. C’est un acte de sagesse et de modestie. Il l’a fait et il l’a assumé. Vous savez les chefs religieux par coutume prie le vendredi chez eux et dirige même la prière. Et leur talibés n’acceptent que personnes d’autres dirigent la prière et plus forte raison que leur guide soit dirigé par un autre guide. Mais Mame Abdou a passé à l’acte et a fait fi de toutes considérations orgueilleuses et de fierté et a accepté de se ranger derrière le calife des mourides.
Je répète encore avec force il n y a pas de mal en ça, mais dans l’imagination populaire du Talibé, ça peut créer de frustrations.
Pourtant avant que la prière finisse, la nouvelle se répandit à travers tout le Sénégal, Mame Abdou, le Calife Général des Tijanes a fait la prière de vendredi à Touba et c’est le Calife des Mourides qui l’a dirigé dans la prière. Les nouvelles les plus folles même bruissaient à travers tout le Sénégal. . Des mourides mal intentionnés crient victoire et disent que Mame Abdou a rallié le Mouridisme. Des Tijanes aussi mal intentionnés répliquèrent et lancèrent de l’anathème dans le camp du mouridisme.
Qu’est ce qu’il y a de mal que Mame Abdou prie à Touba et le calife dirige la prière ? Rien, d’autant plus que Touba est une ville sainte.
Pourtant Mame Abdou avait compris le retentissement que cette visite aurait dans l’opinion Tijjane et mouride. Il savait que ça allait faire une onde de choc dans certains talibés Tijanes et sera utilisée comme victoire dans certains mourides mal intentionnés ne comprenant pas les enseignements de Mame Cheikh Amadou bamba. Dans son discours après la prière, il dit : « c’est sûr que certains qui ne comprennent rien vont dire que Mame Abdou s’est rangé dernière le Calife des Mourides Pour prier et vont dramatiser ce fait, d’autres ne seront pas contents, mais moi ça ne me regarde pas, ils n’ont qu à dire ce qu’ils veulent, s’ils veulent même qu’ils disent que je suis mouride, oui je le suis ». Voila la réaction du CALIFE des TIJJANES avant que la nouvelle se répande, et soit mal utilisée et mal interprétée par des mépris de paix et de fraternité entre mouride et Tijjane. Le Calife fut un grand visionnaire, il sait que se sont les talibés qui créent de la zizanie entres les confréries. C’est pourquoi à chaque fois qu’il rencontrait les fidèles, il exhortait les talibés Tijanes de ne jamais répondre aux provocations et de ne jamais élever les bienfaits de leurs marabouts devant les autres qui ne partageaient pas leur confrérie et même leur confession. Il s’est toujours battu pour l’unité, la paix, la concorde, l’entente et la fraternité entre Tivaouane et Touba d’une part, et entre toutes les familles religieuses d’autre part. Sa visite à Touba s’inscrivait dans cette démarche.
Cet acte à lui seul témoigne les bons rapports que le Calife Général des Tijanes entretenaient avec les mourides. Ils sont des rapports, de respect, de fraternité islamique, de cordialité, de courtoisie mais aussi de sincérité. Son discours à Touba reste toujours gravé dans la mémoire collective sénégalaise. Et là la palme d’or revient à la grande diva mouride de la musique sénégalaise Kiné Lam qui rend l’éloge de ce discours à travers d’une de ses chansons dont les paroles célèbres sont : « Son discours (faisant allusion à Mame Abdou) a fait pleurer les Mourides ». Du haut de Touba, il avait appelé à l’unité, à la fraternité mais aussi au travail, au retour à Dieu. Voilà les grands thèmes de son discours à Touba.
Ce fut un jour mémorable. Le Calife des mourides aussi, très généreux et très reconnaissant, avait remercié Mame ABBOU pour son courage et de la considération qu’il portait à la famille de Cheikh Amadou BAMBA Mbacké. Ce fut vraiment un jour grandement béni surtout lorsqu’on reçoit un hôte de la trempe de Mame Abdou Aziz Sy Dabakh.
C’était aussi une rencontre de deux grands dignitaires du monde musulman sénégalais. Main dans la main, ils sont sortis ensemble de la mosquée de Touba, ce qui est un signal fort et chaleureux de l « ’Axe Tivaouane Touba ».
Mame Abdou respectait tellement ses pairs califes, qu’il ne voulait jamais jouer le rôle de leadership. L’exemple le plus éloquent c’est lors de l’inauguration de la Grande Mosquée de Dakar (GMD), il était choisi par ses pairs CALIFES, pour diriger la prière. Comme il n’était pas le plus âgé, par modestie et par respect au droit d’aînesse, il refusa en arguant qu’il revient au plus âgé d’en assurer la charge. Celui- ci refusa en le disant que c’est toi, qu’on a choisi. N’eût été l’insistance forte et les conciliabules qui en ont suivies, Mame Abdou n’allait pas diriger le prière.
Cet exemple montre non seulement son humble caractère mais aussi de la forte entente et solidarité qui existaient entre les différents califes au sénégal.
Nos exemples sont loin d’être épuisés, mais concluons, qu’entre Mame Abdou et ses paires, existait une parfaite odeur de sainteté.
Ses relations avec les fidèles musulmans
Bien vrai qu’on lui disait Calife Général des Tijanes, mais en réalité, Mame Abdou fut le Calife de tous les fidèles musulmans, le Calife de tout le monde. Tijanes comme mourides, Sunnites comme Chiites, musulmans comme chrétiens, tous Mame Abdou les portait dans son cœur et ne cessait jamais de prier pour eux. A chaque fois qu’il priait, il terminait en général par ses mots : « Que Dieu sauve tous le monde ».
Mame Abdou était un homme d’action, un homme de terrain. C’est pourquoi, il ne se limitait pas de simple communiqué ou Fatwa pour exhorter les Talibés à faire du bien. Il aimait les rencontrer fréquemment pour les rappeler des paroles du Bon Dieu et des enseignements du prophète Mohamed et parler de l’actualité au Sénégal et dans le monde.
En ce qui concerne l’actualité nationale et internationale, Mame Abdou en avait une parfaite connaissance et maîtrise, il connaissait tout ce qui se passait au Sénégal, en, Afrique et dans le monde. Dans ce domaine, il confiait à Pape Makhtar Kébé de lui lire la presse et de lui en faire une revue. Pape Makhtar Kébé ne laissait rien en rade. Il lui lisait toute la presse du fond en comble, en lui faisant aussi de commentaires. Voilà comment Mame Abdou travaillait pour être au diapason de l’actualité politique, économique sociale et culturelle. Papa Maktar Kébé jouait non seulement auprès du vieux un rôle de secrétaire mais aussi un rôle de conseiller en communication et d’attaché de presse. Voilà une touche moderne que Mame Abdou a ajoutée dans la démarche du Califat.
Donc, il privilégiait le contact physique pour aller à la rencontre des fidèles. Ces rencontres furent de forts moments de communion, d’échange et de débats entre le calife et talibés. Ces rencontres permettaient au marabout de se rapprocher des fidèles musulmans, de discuter avec eux et en fin de les exhorter fortement de suivre le chemin de Dieu en se rappelant du Coran et de son prophète Mohamed PSL.
Rencontre de spiritualité mais aussi rencontre de courtoisie.
Il avait aussi de rapport de sincérité avec les fidèles. Sincérité qui le poussait à leur asséner ses quatre vérités si ceux-ci dévient le chemin droit tracé par Dieu. Il, exhortait les fidèles musulmans à s’aimer à s’entraider et à se respecter. Dans le Sénégal où les familles et les chefs religieux sont nombreux et les camps d’appartenance religieux nombreux, Mame Abdou aimait à dire les fidèles de ne jamais dire que « mon marabout est plus pieux, plus fort que le tien ». Oui ce discours est récurrent chez les fidèles de différentes confréries. Mame Abdou condamnait vivement et énergiquement cette pensée qu’il jugeait destructrice et dangereuse parce qu’elle est source de division et de conflit à l’intérieur des confréries et de la religion en générale. Il combattait ce genre de discours qui ne contribuait pas à l’unité religieuse.
Il ne savait pas seulement prodiguer des conseils. Il avait la main dans le cœur. Autrement dit, il pouvait donner. Sans rancune, sans haine, il était de gentillesse exorbitante, je dirai même débordante. Au temps de son enfance, il donnait tout ce que lui appartenait : des vêtements, des chaussures. Tellement qu’il en donnait, qu’il étonnait sa maman.
Mame Abdou était la porte voix des indigents, des sans abris, c’est pourquoi dans ses discours, il appelait à la solidarité, au partage. IL exhortait aux fidèles de s’entraider pour éradiquer la faim. Lui-même n’ayant pas des million ou des milliards parce que les richesses de ce bas monde ne l’intéressaient pas, il en donnait par le biais de la Zakat. Et tout ce que certains fidèles musulmans le donnaient, il le redonnait le plus rapidement possible aux autres fidèles démunis. Ni l’argent, ni le matériel ne l’intéressaient. L’exemple le plus palpitant et le plus éloquent, nous est relaté par pape Makhtar kébé « un jour, un homme est venu le trouver. Il est arrivé froissé, visiblement mal en point. Des personnes avaient tenté de l’empêcher de l’approcher. Mame Abdou ayant eu écho de ce qui se passait, suggéra de le laisser venir. Il ne le connaissait pas. L’homme avait éprouvé tant de difficultés devant Mame Abdou pour lui faire part de ses préoccupations. Puis, le ton balbutiant : ‘’Vous êtes le représentant du Prophète ici. Tout musulman dans le désespoir se doit de venir vous trouver. Les récoltes n’ont rien donné. Et ma femme vient d’accoucher. Ma famille ne sait même pas où je me trouve.’’ Silence, puis, ‘’Toogal gnou xaar yalla’’. Marabout l’invita ainsi à prendre place en attendant que Dieu leur accorde quelque solution. » « A l’instant qui suit, une délégation arrive. Des personnalités arabes accompagnées d’un membre du gouvernement. Marabout s’est retiré avec eux. Après avoir parlé leur langue, échangé, déployé son hospitalité, et raccompagné ses hôtes qui lui ont laissé une grande enveloppe, il est revenu demander l’homme qui était venu le voir. ‘’Je t’avais demandé d’attendre Dieu, Il est arrivé. Tu prends cette enveloppe, elle est pour toi.’’ Personne n’en revenait. On ne parlera même pas de trois ou quatre millions. Ce n’était pas une petite enveloppe. Notre homme était là, tremblant de tout son corps. ’’Ce n’est pas moi qui te l’ai donnée’’, précisait Mame Abdou.
Cet acte à lui seul résume la générosité et le désintéressement réel de ce Calife au matériel et à l’argent.
Cette générosité s’accompagnait par un profond respect à l’égard des Talibés. Il faisait toujours comprendre aux fidèles qu’il était un homme comme eux : ni un homme extraordinaire, ni un érudit, ni un homme de DIEU. IL avait l’habitude de dire : « je suis un esclave de Dieu comme vous, je ne suis ni plus grand, ni plus pieux, ni plus religieux quiconque qui, je ne fais que vous rappeler les paroles de Dieu ». Quelle modestie !
Pourtant pour celui qui sait observer et qui est doué d’intelligence sait que Mame Abdou était un homme extraordinaire, un homme de DIEU, un saint.
C’est cette modestie, cette sans fausse modestie, qui l’habitait jusqu’à sa mort. Un jour, il reçoit les talibés à la Zawiya d’Elhaji Malick de Dakar, comme il était en convalescence, il ne pouvait pas s’asseoir sur les tapis de la mosquée tels les fidèles, il était assis sur un fauteuil. Mais le fait qu’il est assis sur haut fauteuil et les talibés en sol, lui fit mal. Il s’en excusa longuement auprès de l’assistance qui était venue l’écouter : « Je m’excuse, je m’excuse très sincèrement et très solennellement, si je suis assis sur un fauteuil c’est parce que mon état de santé ne me permet pas de m’asseoir sur terre, voilà la raison ».
Un autre jour, il devait rencontrer les fidèles dans ce Zawiya, on lui dressa un fauteuil.
Respect à l’égard de tout le monde, riche, comme pauvre, homme comme femme, vieux comme jeune Mame Abdou les respectait tous. Il en faisait pas de distinction entre le fidèle aisé et celui démunis, Ce qui l’intéressait chez la personne, c’était la foi. Pape Makhtar Kébé raconte : « Un jour, il devait rencontrer des chauffeurs et d’apprentis de car rapide. Comme il voulait offrir à ses hôtes un repas, il demanda à un de ses talibés et Muqadam, tel jour vous viendrez m’aider chez moi, j’ai des invités de grande marque. Le jour J arrivé son Talibé est venu l’aider, mais celui entra dans la maison ne voit rien de spécial (c’est-à-dire des hôtes de grande marque), il ne voit que des cars garés devant l’entrée de la maison. Celui-ci le demanda où sont les hôtes, il le répondit, t’a vu des cars garés devant la maison, ce sont des chauffeurs et d’apprentis qui sont venus me rendre visite, sont eux mes grands hôtes ». Son ami Muqadam n’en revenait. Cet exemple démontre le caractère humain, accueillant, respectueux et considérable qui entourait Mame Abdou. Donc il applique même ce qu’il recommande aux talibés. Il est le premier à appliquer ses recommandations. Quel bon maître !
Il a honoré ceux -ci non pas par le statut socio professionnel qu’ils occupent mais par leur statut humain. Ils sont des hommes, créature divine, je les accueille avec tous les égards que je réserverai à un président de la République tel semble être le discours de Mame Abdou.
Beaucoup de personnes non musulmanes l’estimeront sur son comportement humble et généreux.
Mame Abdou était de noble caractère, ce qui fait que tout le monde, je dirai tout le monde le vouait une estime et un respect énormes.
Relations avec les chrétiens
Entre Mame Abdou et les chrétiens du Sénégal, c’était un parfait mariage de paix, d’amour et de respect. Le seul exemple témoignant de cette bonne entente, c’était son amitié avec le défunt Cardinal Yacynthe Thiandoum, chef de l’Eglise sénégalaise rappelé à Dieu en 2004. Leur amitié n’était pas une amitié de façade ou circonstancielle. C’était une amitié réelle et sincère. A chaque Maouloud, le cardinal envoyait une délégation à Tivaouane pour lui transmettre ses salutations, ses félicitations et ses remerciements au Calife. Celui-ci en faisait pareil à chaque grande messe chrétienne telle la pentecôte que les catholiques célèbrent à Popenguine. Qui a fait mieux que Mame Abdou sur ce qu’on appelle le « dialogue islamo chrétien » que le Sénégal se vante et se targue d’être la vitrine en Afrique et dans le monde. Franchement, en toute honnêteté et sincérité, c’est Mame Abdou qui a été l’élément fondateur et accélérateur même de ce dialogue islamo chrétien au Sénégal.
De son vivant, Mame Abdou a tout fait pour que musulmans et chrétiens cohabitent en paix en amour et en tolérance. De ce fait on comprend l’amour et le respect profond que les chrétiens vouaient pour cet homme. Tous ils disaient la même chose : « c’était un homme de Dieu, un homme sincère et respectueux, ».
Il est vrai que les deux chefs religieux ne partageaient pas la même religion, mais ils avaient en commun : la foi en Dieu. Ils avaient aussi le même combat : faire du Sénégal un pays de droit et de foi. Mame Abdou comme Yacynthe Thiamdoum n’avait cessé de décrier les travers de la société sénégalaise. En politique, ils faisaient pareil, ils appelaient les leaders politiques en un esprit de dépassement, d’ouverture et de dialogue.
Relations avec les hommes politiques
Indépendant et apolitique, tournant à dos les fastes de la République et de l’Etat, Mame Abdou ne souffrait d’aucune crainte, d’aucunes représailles, d’aucun complexe vis-à-vis de l’autorité politique. Ni l’argent de la République ou des promesses de l’Opposition ne pouvaient lui empêcher de dire ce qu’il pensait d’eux et de la conduite du Sénégal.
Mame ABBOU croyait que le spirituel pouvait servir de secours au temporel pour sauver la Cité. C’est pourquoi durant tout son califat, il s’est servi de régulateur pour apaiser les tensions politiques, syndicales et sociales.
A chaque fois que l’Etat était en différend avec l’opposition, il s’interposait pour que la situation revienne au calme. On se rappelle bien du fameux « plan Sakho-Loum » que le gouvernement d’ Abdou Diouf avait adopté. Ce plan fut catégoriquement rejeté par l’opposition et les syndicats des travailleurs. L’opposition comme les syndicats menaçaient de paralyser tous les secteurs socio-professionnels et éducatifs. Mame Abdou élèvait sa voix et se fera entendre. Il convoquera même ceux-ci à Tivaouane pour les faire revenir à de meilleurs sentiments.
Comme cela ne suffisait pas, il organisa un rassemblement à la zawiya d’Elhaji Malick Sy de DAKAR dont étaient présents des personnages politiques tel Abdoulaye Bathily. A l’époque comme il y avait un blocage politique, il s’adressa à ceux-ci : « Si vous aimez le Sénégal, si vous êtes guidés par un intérêt national et si vous craignez DIEU, le Sénégal avancera et sera en paix ».
Mame ABDOU aimait le Sénégal, il le portait dans son cœur. Il était prêt à tout, prêt à faire des sacrifices pour l’intérêt du pays. Un jour très remonté de la situation politique et sociale qui régnait au pays à cause des querelles et des menaces incessantes entre les différents belligérants et aussi de la crise en Casamance il dira « Au nom de DIEU, si DIEU me demandait de mettre fin à mes jours pour que la paix règne au Sénégal moi Abdou AZIZ je répondrai oui ». Vraiment sans tomber dans l’exagération, il faut être comme Mame Abdou pour parler ainsi. Je comprend ceux qui disent ‘qu’il n y aura pas un deuxième « DABAKH ». Il faut être généreux pour parler comme ça. Cette phrase est magique, elle symbolise non seulement son amour profond au Sénégal et à son peuple mais aussi son désintéressement aux délices et aux matériels de ce bas monde , parce qu’il y a une autre vie éternelle, meilleure que celle-là avec plus d’offrandes et de récompenses.
Il en fera pareil avec le gouvernement parce qu’il ne connaît pas deux poids deux mesures. Il exhortait au gouvernement de veiller à l’intérêt collectif et non à l’intérêt partisan.
Tellement qu’il en intervenait entre l’Etat et les acteurs du front social qu’on lui attribuait le titre : « le sauveur de la Nation ». Mais Mame ABBOU n’en faisait jamais une gloire Il refusait et rejetait catégoriquement cette phrase. Ça lui irritait même qu’on parle comme ça de lui.
Il mettait ses succès sur le compte de DIEU. Mame Abdou n’avait pas sa langue dans sa poche sur la manière dont le pays fut dirigé. Il n’hésitait pas à asséner à ses quatre vérités à Senghor et à Abdou Diouf.
Etant au courant d’un projet de loi que le parlement préparé pour interdire la floraison des DAHRA (école coranique), Mame Abdou fera part son mécontentement à ABDOU DIOUF et aux députés, je me rappelle de ses phrases : « Si un député par peur d’ ABDOU DIOUF, vote une loi uniquement pour faire plaisir à celui-ci, ou au gouvernement et cette loi ne cadre pas avec ce que DIEU veut, ce député aura des comptes à rendre à DIEU. » Il ajoutera aussi : « Le député doit toujours voter ce qui est pour l’intérêt du peuple ». Il dira au gouvernement : « Au lieu de s’attaquer sur les DAHRA, il faut s’attaquer au tourisme, source de dépravation de notre mode de vie, source de beaucoup de maladies ». Qui ose contredire Mame ABDOU si on voit aujourd’hui les méfaits du tourisme (prostitution, pédophilie, homosexualité etc.).
Tellement qu’il était sincère et honnête avec les hommes politiques, qu’il finissait être leur ami. Tous les hommes politiques sans exception lui vouaient une estime et un respect sans faille et non circonstancielle. Abdoulaye Wade le président de la République affirme « qu’il m’a toujours réconcilié avec ABDOU DIOUF lorsqu’on était en conflit ».
Il aimait aussi les politiciens, il les respectait, il avait de bonnes relations avec eux, mais ne se laissait jamais impressionner par leur discours ou par leur argent.